7 Janvier 2020
A la demande générale (de deux de mes lecteurs),
Je reprends le clavier : ainsi aurez-vous l’heur,
Une fois dans l’année, d’avoir des précisions
En quelque sorte, avis à la population,
Sur la vacance de mon bulletin hebdomadaire.
La mode est certes à la relâche,
Mais nulle requête dans ma démarche
Ne justifie une si longue trêve.
Aussi ne suis-je nullement en grève,
Pas même un débrayage, une simple suspension,
Une halte, un cessez-le-feu, une rémission,
Un silence, un armistice, une simple pause,
Bref, un silence, une éclipse avant l’ankylose.
Car voyez-vous, la souche dont je descends
(c’est le cas de le dire, une lignée de paysans)
Usés précocement par les rudes travaux agraires,
M’ont éclairée à leurs dépens sur la retenue nécessaire
En matière d’efforts : les miens sont mesurés
A l’aune de leur concrète efficacité.
Aussi me gardais-je de tout déchaînement
En quelque activité, nul éparpillement,
Nulle dissipation d’une énergie essentielle
A des fins nécessairement plus substantielles.
Or mon succès lui aussi fut si mesuré
Que malgré des éloges dont l’intensité
Pouvait équilibrer la faible affluence,
Mon énergie faiblit, ma fermeté flanche
Et l’inspiration se fait volatile.
Je me traîne aux pieds des fidèles,
Implore leur clémence et leur miséricorde
Et pour qu’au cou ils ne me passent la corde,
Je déclare qu’une fois l’an pour le moins,
Leur sera dédié une bafouille ou un baragouin !