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Ecriture et biographies

De l’impro à la source

Connaissez-vous le théâtre des ronds-points ? Actuellement sous les feux de la rampe (et brûlant les planches comme jamais), avec ses  costumes clinquants, ses décors apocalyptiques et son chœur de revendications, il est en train d’improviser une représentation dont on ne sait encore si elle emprunte au répertoire de la farce granguignolesque avec ses clowns, ses divas et ses marionnettes, au mystère du Moyen-Age avec ses martyrs ou plus simplement au boulevard et au vaudeville. La Commedia dell'arte pourrait même s’y retrouver avec sa pantomime, ses masques, et ses bouffons.

Mais foin des caricatures hâtives, le spectacle qui nous est donné n’a rien d’une pantalonnade et les pitreries de quelques têtes d'affiche habiles à chauffer le public ne sauraient faire oublier les mélodrames qui se jouent en coulisse.

Improvisation semble être le maître-mot des différents numéros qui se jouent devant un parterre de curieux médusés. Encouragées par la claque, les scènes de chaos se multiplient, auxquelles répondent déclamations, monologues creux et savantes fourberies. Sous les projecteurs, d’un côté des personnages en quête d’auteur dans une mise en scène fumeuse, de l’autre des jeunes premiers un peu cabotins, tous prêts à incarner au pied levé le rôle du héros qui met un terme aux rebondissements et vient saluer le public sous un tonnerre d’applaudissements…

Belle unité d’action pour un opéra en 8 actes et plus, mais qui finira par jouer devant des fauteuils vides (au risque de se retrouver dindon de la farce) faute d’avoir su tirer à temps sa révérence.

De quel coup de théâtre pourra donc venir le dénouement ? Quel Deus ex machina va tomber des cintres pour conduire à un épilogue sans pathos ni tragédie ?

Il faudrait, pour faire enfin baisser le rideau sur une scène dont les trois coups ont résonné depuis trop longtemps, imaginer de vraies innovations. Si l’on en croit Edgar Morin, « la vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources ». Alors assez bayé au Corneille ! Pour ce retour aux sources, faudra-t-il retrouver ses Racine ?

 

PS : banderole exposée sur un rond-point de Montargis :
« Pour les riches, des couilles en or
Pour les pauvres, des nouilles encore »

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P
l'or c'est mou, je préfère en bronze.
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